Le nom de famille comme marque en cas de séparation et de divorce

6 mai 2025Droit des marques

Un article invité de L'avocat Manuel Kruppe

À l’heure où la responsabilité entrepreneuriale est croissante et où la visibilité des marques personnelles est de plus en plus grande, la protection de son propre nom – en particulier dans le contexte familial et professionnel – devient de plus en plus importante. Mais que se passe-t-il si une relation familiale dans laquelle le nom partagé est devenu une marque se termine par une séparation ou un divorce ? L’article suivant examine les implications juridiques de l’utilisation d’un nom protégé par une marque en cas de dissolution des relations familiales.

1. Le nom de famille comme marque – une classification juridique

En principe, le nom de famille peut être protégé en tant que marque au sens de l'article 3 de la loi sur les marques, à condition qu'il soit propre à distinguer les produits ou les services d'une entreprise de ceux des autres. Dans la pratique, cela concerne particulièrement les entreprises familiales qui se sont construites au fil des générations, mais aussi les constellations modernes telles que les « couples mariés en tant que marque » dans les médias sociaux, la mode, la gastronomie ou le conseil.

S’il y a un manque de caractère distinctif original, il faut une application commerciale.

2. Utilisation conjointe de marques – point de départ juridique

Un nom de famille est souvent utilisé conjointement dans le monde des affaires, que ce soit dans le cadre d’un nom d’entreprise ou d’une marque verbale. Cette utilisation peut être basée soit sur un partenariat (par exemple GbR ou GmbH) soit de manière informelle par le biais d'une activité économique commune. Les positions juridiques sur la marque peuvent également naître d'accords contractuels sans enregistrement, mais l'enregistrement établit une cession formelle claire.

Dans le cadre d’un mariage, l’un des conjoints est souvent enregistré comme propriétaire officiel de la marque, tandis que l’autre partenaire peut également être impliqué de manière significative dans son développement et son utilisation – sans aucune protection juridique. Des incertitudes juridiques surviennent lorsque le mariage échoue.

3. Séparation et divorce – conséquences sur les droits d’utilisation des marques

En cas de séparation ou de divorce, la question se pose de savoir qui est autorisé à continuer à utiliser la marque. En droit des marques, le statut d'enregistrement est déterminant : le propriétaire enregistré dispose des droits d'utilisation exclusifs (article 14 de la loi sur les marques). Des réclamations de droit civil peuvent toutefois également survenir, par exemple en cas d’abus de confiance. Mais que se passe-t-il si la marque est basée sur un nom de famille partagé, qu'une seule personne souhaite désormais utiliser ?

La loi allemande sur le nom (§ 1355 BGB) permet au conjoint divorcé de conserver ou d'abandonner son nom de mariage. Le statut juridique d’un nom peut donc changer – ce qui n’affecte pas nécessairement la propriété de la marque, mais peut être une source de conflit si la marque continue d’être identifiée à l’autre personne.

4. La tension : droit des marques contre droits de la personnalité

Si un nom de famille est utilisé comme marque, une tension apparaît entre la protection offerte par le droit des marques et les droits généraux de la personnalité du titulaire du nom (article 12 du Code civil allemand). La situation devient particulièrement délicate si l’un des ex-conjoints prend des mesures contre l’utilisation continue du nom comme marque – par exemple parce qu’il ne veut plus s’identifier à l’entreprise ou parce qu’il craint une atteinte à sa réputation.

De tels cas ont été rares dans la jurisprudence jusqu’à présent, mais des constellations comparables (par exemple avec des noms de scène ou des successions d’entreprises) montrent que l’équilibre des intérêts dépend du contexte. La règle de base est la suivante : l’utilisation d’une marque ne doit pas porter atteinte aux intérêts légitimes de tiers, y compris ceux du conjoint qui a donné le nom.

5. Options de conception et conseils juridiques

Pour éviter les conflits, il est recommandé de conclure un accord contractuel, idéalement avant l’enregistrement de la marque ou au plus tard dans le cadre d’un contrat de mariage ou d’un accord de partenariat. Les mesures suivantes sont utiles :

Accords de licence : Un conjoint peut autoriser l’autre à utiliser une marque contre rémunération ou gratuitement.
Droits d'usage conjoint : Ceux-ci peuvent être accordés contractuellement et inscrits au registre.
Renonciations : Dans le cadre du divorce, un conjoint peut renoncer à tout droit d’utilisation.
Cessions : Dans des cas particuliers, la marque peut être cédée à un conjoint, éventuellement contre rémunération.

6. Conclusion

Le lien entre le nom de famille, la marque et le mariage présente un potentiel considérable de conflit juridique. Ce qui a commencé comme un projet commun dans des moments heureux peut devenir une pomme de discorde juridique en cas de divorce. C’est pourquoi une planification juridique prospective est d’autant plus importante, tant en droit de la famille qu’en droit des marques.

Toute personne se trouvant dans une telle situation ou souhaitant prendre des précautions devrait consulter à temps un conseiller juridique compétent.

Pour plus d'informations et de conseils juridiques, veuillez contacter :
www.jetzt-scheiden-lassen.de

L'avocat Manuel Kruppe

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À propos de l'auteur

Anne-Kathrin Renz

Anne-Kathrin Renz

Anne-Kathrin Renz est avocate, déléguée à la protection des données et conférencière. Elle a complété la partie théorique de sa formation d'avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle et en droit des technologies de l'information. Dans son blog, elle rend compte de sujets d’actualité du monde numérique du droit.

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